BRUXELLES (AFP) – Les dirigeants européens ont insisté pour conserver leur rôle de médiateurs dans la crise Ukraine-Russie mercredi 15 décembre, le Kremlin ayant clairement indiqué qu’il préférait s’entretenir directement avec Washington.
Le sommet de l’UE avec son partenariat oriental – l’Ukraine, la Moldavie, la Géorgie, l’Arménie et l’Azerbaïdjan – a eu lieu le même jour où la Russie a adressé à Washington une série de demandes de sécurité.
Les capitales occidentales ont sonné l’alarme au sujet d’une accumulation de troupes russes autour de l’Ukraine, et les dirigeants de l’UE ont pris un ton sévère, mettant en garde contre des sanctions avec des “conséquences stratégiques” en cas d’attaque de Moscou.
Mais le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui a accusé l’Allemagne de bloquer les livraisons d’armes et de laisser l’Ukraine exposée, a déclaré qu’il préférerait que des sanctions soient imposées immédiatement, avant que la Russie n’agisse.
“Certains dirigeants proposent un format pour répondre à une éventuelle escalade après une éventuelle escalade”, a déclaré Zelensky, après avoir rencontré le président français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz.
“Pour être honnête, personne n’est particulièrement intéressé par la politique de sanctions après cela. Notre État est intéressé par une politique de sanctions puissante avant une éventuelle escalade”, a-t-il déclaré.
‘Mort cérébrale’
Les capitales de l’UE tiennent à montrer leur solidarité avec Kiev, mais certains craignent que des actions fortes immédiates – comme le blocage du gazoduc Nord Stream 2 entre la Russie et l’Allemagne – puissent provoquer plutôt que dissuader Moscou.
Le Kremlin du président Vladimir Poutine, quant à lui, n’attendait pas de voir si les pourparlers de mercredi à Bruxelles produisaient une position européenne plus forte – il a déjà fait part de ses exigences aux États-Unis.
Le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Ryabkov, a présenté à la secrétaire d’État adjointe américaine Karen Donfried une liste de demandes de sécurité – des conditions implicites pour retirer les troupes.
Cela écarte implicitement la France et l’Allemagne, les gardiens du soi-disant “processus normand”, un dialogue de paix à quatre entre Paris, Berlin, Kiev et Moscou.
Les participants à la réunion ont exprimé leur soutien à la coprésidente normande, la France, pour le “processus et les progrès réalisés”, a déclaré un responsable européen aux journalistes alors que les pourparlers se poursuivaient.
Mais, en privé, un ministre a déclaré à l’AFP que “la Normandie est en état de mort cérébrale” et que Poutine ne chercherait à traiter avec les Etats-Unis que sur des questions de sécurité européenne.
Le ministre européen, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a déclaré que le président américain Joe Biden s’était engagé à ouvrir un dialogue avec Poutine et “nous devons voir à quoi cela mène”.
Et Zelensky s’est dit « content que les États-Unis veuillent aujourd’hui jouer tel ou tel rôle. J’aimerais qu’ils jouent l’un des rôles principaux, pas épisodiques ».
Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki a déclaré que la situation prouvait qu’il avait eu raison, malgré la résistance allemande, d’appeler à l’abandon de Nord Stream 2.
“Nord Stream 2 était une erreur majeure, car il devient déjà, c’est déjà un outil de chantage, pour aider le président Poutine à dicter les prix du gaz dans toute l’Europe”, a-t-il déclaré.
Morawiecki a suggéré que Scholz, qui a succédé à Angela Merkel la semaine dernière à la tête de l’Allemagne, était conscient que Nord Stream pourrait être un puissant levier pour menacer la Russie.
Mais il n’est pas clair si le gazoduc fait partie du paquet de sanctions menacé.
“Nous regardons avec une grande inquiétude la situation sécuritaire à la frontière russo-ukrainienne”, a déclaré Scholz avant de partir pour Bruxelles, dans son premier discours au parlement depuis son entrée en fonction.
“Toute violation de l’intégrité territoriale aura un prix, un prix élevé”, a-t-il prévenu.
Bruxelles voit dans le Partenariat oriental une opportunité pour aider à stabiliser l’Est et contrer l’influence russe. Mais les diplomates à Bruxelles s’attendaient à une rencontre frustrante.
Le groupe a déjà perdu la Biélorussie, qui s’est séparée en juin après les critiques des capitales européennes contre la réélection contestée du dirigeant Alexandre Loukachenko en 2020.
L’Ukraine, la Géorgie et la Moldavie – qui ont toutes des troupes russes déployées dans les régions de leur sol – souhaiteraient rejoindre l’Union européenne, la considérant comme un garant de paix et de prospérité.
Sphères d’influence
Chaque étape du long processus d’adhésion nécessite le soutien unanime des États membres existants, et les candidats de longue date des Balkans occidentaux sont déjà confrontés à une attente incertaine.
“Certains Etats membres font pression pour accepter la Géorgie et l’Ukraine dans l’UE, mais d’autres disent que ce n’est pas possible”, a déclaré le ministre à l’AFP, s’exprimant sous le couvert de l’anonymat.
Poutine veut maintenir l’influence russe sur les anciennes républiques soviétiques maintenant frontalières de la Turquie et des membres de l’UE – et contrecarrer tout espoir de les voir rejoindre l’UE ou l’OTAN.
Les Européens rejettent publiquement l’idée d’un veto ou d’une sphère d’influence russe, insistant sur le fait que les pays de l’Est sont libres de choisir leurs propres alignements stratégiques.
Mais en privé, plusieurs hauts diplomates européens et responsables gouvernementaux admettent que personne à Bruxelles ne peut envisager l’adhésion de l’Ukraine ou de la Géorgie à l’UE.
Reference :
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