Les forces indiennes au Cachemire tuent un militant soupçonné d’assassinat ciblé

SRINAGAR, INDE (REUTERS) – Les forces indiennes au Cachemire ont tué deux militants mercredi 15 juin, l’un d’entre eux étant soupçonné d’avoir abattu un directeur de banque ce mois-ci, a annoncé la police, dans le cadre d’un effort anti-insurrectionnel intensifié qui a déclenché une exode de la région à majorité musulmane.

L’Inde combat une insurrection séparatiste islamiste au Cachemire depuis la fin des années 1980.

Le Pakistan musulman revendique également la région dans laquelle les voisins dotés d’armes nucléaires ont mené deux de leurs trois guerres.

“Les troupes indiennes ont tué deux militants ce matin dans une fusillade, l’un d’eux, Jan Mohammad Lone, a été impliqué dans le meurtre d’un directeur de banque”, a déclaré le chef de la police du Cachemire, Vijay Kumar.

Des militants sont entrés ce mois-ci dans une succursale de la banque Ellaquai Dehati dans la ville de Kulgam et ont tué le directeur, qui venait de l’État désertique du Rajasthan et n’avait été affecté à la succursale que quatre jours plus tôt.

Un groupe militant peu connu appelé les Kashmir Freedom Fighters a revendiqué la responsabilité de l’attaque, avertissant les étrangers de ne pas s’installer dans la vallée du Cachemire.

Au moins 16 personnes – tant hindoues que musulmanes – ont été tuées dans des attaques ciblées au Cachemire cette année.

Le chef de la police Kumar a déclaré que les troupes traquaient les militants et avaient tué huit personnes impliquées dans des meurtres au cours des dernières semaines.

Au moins 104 militants ont été tués au Cachemire cette année, soit le double du bilan de la même période l’an dernier, a-t-il déclaré.

L’Inde et le Pakistan gouvernent différentes parties de la région divisée de l’Himalaya.

L’Inde accuse le Pakistan de soutenir les militants, mais le Pakistan nie cela, affirmant qu’il n’offre un soutien politique qu’aux autres musulmans qui, selon le Pakistan, sont réprimés par les forces de sécurité indiennes.

L’Inde rejette les accusations pakistanaises d’atteintes aux droits au Cachemire.

Secouées par les tueries, des dizaines de familles hindoues, dont certaines de la communauté minoritaire des Pandits du Cachemire, ont fui le Cachemire ces derniers jours.

Le haut responsable du gouvernement de la région, le lieutenant-gouverneur Manoj Sinha, a tenté d’assurer aux pandits du Cachemire des mesures pour leur sécurité.

Dans le cadre de la répression, le gouvernement a ordonné la fermeture mardi de 300 écoles affiliées au groupe interdit Jamat-e-Islami, demandant aux élèves de se présenter aux écoles publiques.