
La militante ouïghoure Nursimangul Abdureshid n’a pas eu de nouvelles de ses parents et de ses frères depuis des années. -Photo AFP
BEIJING (25 mai) : La Chine a fait face mardi à de nouvelles accusations selon lesquelles elle sanctionnait les abus contre les Ouïghours au « plus haut niveau », alors qu’une vaste fuite de documents est apparue lors d’une visite controversée du chef des droits de l’ONU.
Le Parti communiste au pouvoir est accusé d’avoir détenu plus d’un million d’Ouïghours et d’autres minorités musulmanes dans la région extrême-ouest du Xinjiang dans le cadre d’une répression qui dure depuis des années aux États-Unis et les législateurs d’autres pays occidentaux ont qualifié de “génocide”.
La Chine nie avec véhémence ces allégations, les qualifiant de “mensonge du siècle”.
Michelle Bachelet devrait visiter les villes du Xinjiang d’Urumqi et de Kashgar mardi et mercredi dans le cadre d’une tournée de six jours.
Elle a rencontré le ministre des Affaires étrangères Wang Yi qui “a exprimé l’espoir que ce voyage contribuerait à améliorer la compréhension”, selon un compte rendu de la réunion publié lundi soir.
Dans son rapport sur la réunion, l’agence de presse officielle Xinhua a déclaré que Bachelet “félicitait la Chine pour ses importantes réalisations en matière de développement économique et social et de promotion de la protection des droits de l’homme”.
Le porte-parole de Bachelet n’a pas confirmé à l’AFP ce qui s’était dit en dehors des propos liminaires.
Les États-Unis ont réitéré leur point de vue selon lequel la visite de Bachelet était une erreur après la publication de milliers de documents et de photographies divulgués à l’intérieur du système d’incarcération de masse.
Rapportés par un consortium de médias, dont la BBC et Le Monde, les fichiers de la police du Xinjiang ont montré de hauts dirigeants à Pékin, dont le président Xi Jinping, appelant à une répression énergique.
Les fichiers, divulgués par une source anonyme à l’universitaire Adrian Zenz, comprenaient également un discours interne de 2017 de Chen Quanguo, un ancien secrétaire du Parti communiste du Xinjiang, dans lequel il aurait ordonné aux gardes de tirer pour tuer quiconque tente de s’échapper.
Le porte-parole du département d’État, Ned Price, a déclaré que les États-Unis étaient “consternés” par les dernières allégations.
“Il serait très difficile d’imaginer qu’un effort systémique pour réprimer, détenir, mener une campagne de génocide et de crimes contre l’humanité n’aurait pas la bénédiction – n’aurait pas l’approbation – des plus hauts niveaux du gouvernement de la RPC”, Price a déclaré aux journalistes, faisant référence à la République populaire de Chine.
– Pression sur Bachelet –
L’ambassadrice américaine aux Nations Unies, Linda Thomas-Greenfield, a déclaré que les preuves montraient que Bachelet “doit examiner attentivement ces visages et faire pression sur les responsables chinois pour obtenir un accès complet et sans entrave – et des réponses”.
La Grande-Bretagne et l’Allemagne ont également exprimé leur indignation.
Dans un appel à son homologue, la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock a appelé à une “enquête transparente” sur les “rapports choquants et les nouvelles preuves de très graves violations des droits de l’homme au Xinjiang”, selon un communiqué du ministère allemand des Affaires étrangères.
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Wang Wenbin, a qualifié le rapport de “dernier exemple de forces anti-chinoises salissant le Xinjiang”.
Plus tôt ce mois-ci, une base de données de la police divulguée obtenue par l’AFP répertoriait les noms et les coordonnées de milliers de Ouïghours détenus.
Les Ouïghours ont émis des doutes sur la présence de Bachelet si le voyage est aussi contrôlé que prévu.
Nursimangul Abdureshid, une Ouïghoure vivant en Turquie, a déclaré qu’elle n’avait “pas beaucoup d’espoir que son voyage puisse apporter un changement”.
“Je leur demande de rendre visite aux victimes comme les membres de ma famille, pas aux scènes préparées à l’avance par le gouvernement chinois”, a-t-elle déclaré à l’AFP.
Un autre Ouïghour, Jevlan Shirememet, a fait appel à Bachelet pour l’aider à contacter sa mère, qu’il n’a pas vue depuis quatre ans.
La femme de 31 ans basée en Turquie – originaire du nord de la province près de la frontière avec le Kazakhstan – a également déclaré qu’il espérait que Bachelet s’aventurerait plus loin que son itinéraire.
“Je ne sais pas pourquoi elle ne peut pas visiter ces lieux”, a-t-il déclaré à l’AFP.
– Des promesses d’accès –
La capitale régionale Urumqi abrite de nombreuses agences gouvernementales soupçonnées d’être à l’origine de la campagne que la Chine a décrite comme une répression de l’extrémisme religieux.
La ville de quatre millions d’habitants compte une importante communauté ouïghoure et a été le théâtre d’affrontements ethniques meurtriers en 2009 ainsi que de deux attaques en 2014.
Kashgar – qui abrite 700 000 personnes – se situe au cœur des Ouïghours, dans le sud du Xinjiang.
Ancienne ville de la route de la soie, elle a été une cible majeure de la répression de Pékin, selon des chercheurs et des militants, les autorités étant accusées d’avoir étouffé le centre culturel dans une couverture de sécurité de haute technologie tout en rasant au bulldozer des maisons ouïghoures et des sites religieux.
Bachelet a donné lundi des assurances sur son accès aux centres de détention et aux défenseurs des droits lors d’une réunion virtuelle avec les chefs de dizaines de missions diplomatiques en Chine, selon des sources diplomatiques.
Caroline Wilson, l’ambassadrice du Royaume-Uni en Chine, était à l’appel et a tweeté qu’elle soulignait “l’importance d’un accès sans entrave au Xinjiang et de conversations privées avec ses habitants”. – AFP
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