SINGAPOUR – La réouverture de la Chine et le fossé croissant entre elle et les États-Unis présentent des opportunités pour les entreprises ici, mais posent également des problèmes tels que des coûts plus élevés, ont noté jeudi des experts.
Ils ont également exhorté les entreprises à intensifier leurs efforts pour numériser leurs activités, à être plus durables et à élargir leurs viviers de talents potentiels. Le gouvernement pourrait également faire davantage pour aider les entreprises dans ces domaines, en améliorant l’accès au financement, par exemple.
Les points faisaient partie d’une série de suggestions soulevées lors d’une table ronde pré-budgétaire organisée par l’Institut des comptables agréés de Singapour (Isca).
Le coprésident Liang Eng Hwa, député de Bukit Panjang et président de la commission parlementaire gouvernementale pour les finances, le commerce et l’industrie, a déclaré que Singapour devra naviguer dans un environnement opérationnel de plus en plus complexe et volatil dans un contexte de ralentissement de la croissance économique mondiale.
Il devra faire face à la fragmentation géopolitique, y compris la concurrence entre les États-Unis et la Chine qui a vu les deux pays tenter de se découpler dans des domaines tels que le commerce, la technologie et la finance.
Il sera également nécessaire de s’attaquer aux perturbations dues à la technologie et de répondre au programme mondial de développement durable, qui a impliqué une transition vers les énergies renouvelables et pourrait entraîner l’émergence de nouvelles superpuissances énergétiques.
M. Suan Teck Kin, responsable de la recherche à l’UOB, a déclaré à l’événement que la réouverture de la Chine devrait stimuler le tourisme à Singapour et dans la région, mais aggravera également les pénuries de main-d’œuvre et entraînera une augmentation des coûts.
Le découplage de la Chine et des États-Unis créera également des opportunités pour les entreprises ici dans le “friendshoring” – lorsque les entreprises délocalisent leurs chaînes d’approvisionnement vers des pays à faible risque de perturbations. Mais cela signifie également des chaînes d’approvisionnement plus inefficaces, a-t-il déclaré.
« Votre chaîne d’approvisionnement fonctionnait comme une machinerie bien huilée. Maintenant, il y a du sable dans les machines et vous allez briser toutes ces chaînes d’approvisionnement », a déclaré M. Suan.
Le président de l’Association des petites et moyennes entreprises, Kurt Wee, a déclaré que les entreprises devaient trouver comment réorganiser leurs structures commerciales dans un contexte de dynamique mondiale changeante.
Il y aura également une augmentation des fusions et acquisitions alors que les ressortissants chinois recherchent des actifs et des opportunités commerciales ici, a-t-il ajouté, notant que les coûts d’emprunt plus élevés sont un défi car l’impact des hausses de taux d’intérêt se fait plus durement sentir cette année.
M. Chew Sutat, président protem de l’association des sociétés cotées en bourse SGListCos, a demandé si le gouvernement pouvait aider les banques à fournir des capitaux à un meilleur coût aux petites et moyennes entreprises qui souhaitent contracter des prêts verts. Le partage des risques pourrait être une option, par exemple.
Mme Fang Eu-Lin, responsable de la durabilité et du changement climatique chez PwC Singapour, a appelé à un effet «domino inversé» où les politiques de durabilité solides des entreprises multinationales se répercutent sur les autres acteurs de leurs chaînes d’approvisionnement.
Il doit également y avoir une continuité dans la formation à la durabilité car elle implique divers aspects, a ajouté Mme Fang, qui est vice-présidente du comité de durabilité et de changement climatique d’Isca.
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