La junte birmane déplace le procès de Suu Kyi en prison ; aucune explication donnée

NAYPYITAW (REUTERS) – Les dirigeants militaires du Myanmar ont, sans explication, ordonné que toutes les poursuites judiciaires contre la dirigeante déchue Aung San Suu Kyi soient transférées d’une salle d’audience à une prison, a déclaré mercredi 22 juin une source proche de ses affaires.

La lauréate du prix Nobel, qui a eu 77 ans dimanche 19 juin, a été accusée d’au moins 20 infractions pénales depuis qu’elle a été renversée lors d’un coup d’État au début de l’année dernière, y compris de multiples chefs d’accusation de corruption.

Le chef de la junte Min Aung Hlaing a autorisé Mme Suu Kyi à rester en détention dans un lieu tenu secret de la capitale Naypyitaw, malgré des condamnations pour incitation et plusieurs délits mineurs.

Mme Suu Kyi nie toutes les accusations.

La source, qui a refusé d’être identifiée en raison de sensibilités au cours du procès, a déclaré que les audiences seraient transférées à un nouveau tribunal spécial dans la prison de Naypyitaw.

“Il est déclaré par le juge qu’un nouveau bâtiment pour le tribunal est terminé”, a ajouté la source.

Le conseil militaire au pouvoir n’a pas pu être joint dans l’immédiat pour commenter.

La procédure judiciaire marathon de Mme Suu Kyi se déroule à huis clos, avec seulement des informations limitées rapportées par les médias d’État.

Un bâillon a été imposé à ses avocats, qui n’ont accès à elle que les jours de procès.

On ne sait pas exactement ce que Mme Suu Kyi sait de la crise dans son pays, qui est dans le chaos depuis le coup d’État, l’armée luttant pour consolider le pouvoir et faisant face à une résistance croissante de la part des milices.

Les pays occidentaux ont qualifié ces condamnations de tromperie et ont exigé sa libération.

L’armée affirme qu’elle bénéficie d’une procédure régulière par un système judiciaire indépendant.