La Cour suprême iranienne accepte les appels de deux manifestants condamnés à mort

DUBAI – La Cour suprême iranienne a accepté les appels de deux manifestants condamnés à mort en raison de lacunes dans l’enquête sur leurs affaires, a annoncé samedi la justice du pays.

“La Cour suprême a accepté les appels de Mohammad Qobadloo et de Saman Saidi Yasin, accusés des récentes émeutes”, a rapporté l’agence de presse Mizan.

“En raison de lacunes dans la recherche, la Cour suprême les a renvoyés aux mêmes tribunaux pour un réexamen.”

Des troubles à l’échelle nationale ont éclaté à la mi-septembre après la mort en détention d’une Iranienne kurde de 22 ans, Mahsa Amini, qui a été arrêtée par la police des mœurs appliquant les lois obligatoires sur le code vestimentaire de la République islamique.

L’Iran a pendu deux manifestants au début du mois : Mohsen Shekari, 23 ans, a été accusé d’avoir bloqué une route principale en septembre et d’avoir blessé un membre de la force paramilitaire Basij avec un couteau. Majid Reza Rahnavard, 23 ans, accusé d’avoir poignardé à mort deux membres du Basij, a été publiquement pendu à une grue de chantier.

Amnesty International a déclaré que les autorités iraniennes requéraient la peine de mort pour au moins 21 personnes dans ce qu’elle a appelé des “procès fictifs destinés à intimider les participants au soulèvement populaire qui a secoué l’Iran”.

Qobadloo a été accusé d’avoir tué un agent de police et d’en avoir blessé cinq autres lors des manifestations.

Yasin, un Kurde qui rappe sur les inégalités, l’oppression et le chômage, a été accusé d’avoir tenté de tuer les forces de sécurité et d’avoir chanté des chansons révolutionnaires.

Le groupe de défense des droits HRANA a déclaré que vendredi, 506 manifestants avaient été tués, dont 69 mineurs. Il a indiqué que 66 membres des forces de sécurité avaient également été tués. Pas moins de 18 516 manifestants auraient été arrêtés, a-t-il ajouté.

Un haut organe de sécurité de l’État a déclaré au début du mois que 200 personnes, dont des membres des forces de sécurité, avaient perdu la vie dans les troubles. Reuters