JAKARTA – Dans son discours annuel de politique étrangère du 11 janvier, la ministre des Affaires étrangères Retno LP Marsudi a décrit l’orientation générale de la politique étrangère de l’Indonésie pour le reste de 2023.
Bien qu’elle ait abordé une série de questions dans son discours, y compris les réalisations de l’année dernière, il est important d’examiner comment l’Indonésie envisage d’aborder la cause du Myanmar.
C’est ce problème qui a reçu beaucoup d’attention de la région et au-delà. De plus, les attentes sont très élevées que l’Indonésie, qui assume la présidence de l’ASEAN cette année, serait en mesure de produire une percée sur l’impasse actuelle.
Il est clair que le premier défi que le ministre Retno devait relever est la gestion des attentes. Elle a déclaré que si la présidence indonésienne accorderait une grande attention à la recherche de solutions à la crise du Myanmar, l’Indonésie ne permettrait pas que d’autres points tout aussi importants de l’ordre du jour de l’ASEAN soient pris en otage par ce problème.
En d’autres termes, la présidence indonésienne de l’Asean ne sera pas une présidence à thème unique.
L’approche de l’Indonésie face au problème du Myanmar, telle qu’elle a été exposée par le Ministre Retno, comporte deux éléments importants. Premièrement, afin d’avoir une approche coordonnée et cohérente, un bureau spécial d’envoyé spécial sera mis en place, dirigé par la ministre Retno elle-même.
Deuxièmement, alors que le consensus en cinq points (5PC) continue d’être la base de toute approche du problème du Myanmar, l’Indonésie a souligné la nécessité de prêter attention à l’importance des dialogues inclusifs.
C’est pourquoi, dans son discours, la ministre Retno a réitéré que l’Indonésie « engagera toutes les parties prenantes » afin de « faciliter le dialogue national », mandaté par le 5PC (objectif n° 2). Les deux autres objectifs clés mandatés par le 5PC sont la cessation de la violence (objectif n° 1) et l’acheminement de l’aide humanitaire (objectif n° 4).
C’est en effet la bonne approche, car l’Asean part du principe que c’est le peuple du Myanmar lui-même qui doit trouver la solution à son propre problème. Les étrangers ne peuvent qu’aider. Quels que soient les objectifs que l’Asean s’est fixés, ils ne seront possibles que si les parties en conflit s’assoient et se parlent.
Le mandat et le rôle de l’Asean sont également limités. Il cherche seulement à faciliter un règlement politique à la crise actuelle provoquée par le coup d’État militaire. L’Asean n’est pas en mesure de s’engager dans un projet à long terme d’édification de la nation au Myanmar. Cependant, entre la facilitation du règlement politique et l’édification de la nation, l’Asean, si nécessaire et demandé par le peuple du Myanmar, peut également aider à la consolidation de la paix après la crise.
La mise en œuvre de cette approche n’est cependant pas facile pour l’Indonésie et l’Asean. Elle nécessite la réalisation de plusieurs prérequis.
Tout d’abord, il doit s’appuyer sur une communication intensive. Le dialogue inclusif oblige l’Indonésie, en tant que président, à parler à toutes les parties, en particulier le gouvernement d’unité nationale (NUG) et le Conseil d’administration de l’État (SAC), sans être accusé de conférer une quelconque légitimité et reconnaissance.
La position de l’Indonésie, et en fait de l’Asean elle-même, est claire : elle ne reconnaît pas le SAC comme le gouvernement du Myanmar. Ainsi, il n’est pas nécessaire que les forces pro-démocratiques au Myanmar suspectent les motivations de l’Indonésie si elle communique avec le SAC. Dans le même temps, le SAC ne devrait pas empêcher l’Indonésie de parler au NUG, au Conseil consultatif de l’unité nationale (NUCC), aux Forces de défense du peuple (PDF) et aux autres parties concernées.
Deuxièmement, il doit être doté d’un plan clair. En tant que président, l’Indonésie devrait commencer à coordonner l’accomplissement de la tâche confiée par les dirigeants pour élaborer “un plan de mise en œuvre qui décrit des indicateurs concrets, pratiques et mesurables avec un calendrier précis pour soutenir le consensus en cinq points…”.
Ce plan devrait également inclure la responsabilisation du secrétaire général de l’Asean et du Centre AHA pour faciliter l’aide humanitaire, et la description détaillée des termes de référence (ToR) de l’envoyé spécial.
Troisièmement, l’approche exige également que l’Indonésie travaille avec d’autres partenaires, en particulier les partenaires de dialogue, pour créer des conditions propices à un dialogue inclusif. À cet égard, il est impératif que l’Indonésie se coordonne avec des membres clés de l’ASEAN tels que la Malaisie, la Thaïlande et Singapour, ainsi qu’avec des puissances extrarégionales telles que la Chine, l’Inde et le Japon.
Rien ne garantit que les parties en conflit au Myanmar seraient désireuses de procéder à un dialogue sans exclusive. Certes, il serait difficile de concilier les positions des parties en conflit.
L’armée, pour sa part, devrait comprendre que l’ordre et la stabilité au Myanmar ne peuvent être assurés que par le rétablissement de la démocratie et d’un régime civil.
Cependant, le mécanisme et le processus par lesquels le pouvoir sera transféré aux civils doivent être élaborés de manière créative par le peuple du Myanmar lui-même. L’ASEAN ne peut que faciliter un dialogue inclusif entre eux pour y parvenir.
- L’écrivain est l’ancien ambassadeur d’Indonésie au Royaume-Uni, en Irlande et à l’Organisation maritime internationale (2016-2020). Le journal est membre d’Asia News Network, partenaire médiatique du Straits Times, une alliance de 22 titres de médias d’information.
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